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Les Discours de Cheickh Tariq Jamil
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15 mai 2008

La Définition Sunnite de l'Innovation Bonne ou Mauvaise

La Définition Sunnite de l'Innovation Bonne ou Mauvaise 

GF Haddad - Qasyoun/at/ziplip.com - Shawwâl 1423

L'article comporte deux parties :

I. La définition d'Al-Shâfi'i de l'innovation (bid'a) comme étant bonne ou mauvaise.
II. La classification des bonnes et des mauvaises innovations (bid'a) par les Gens de la Sunna (Ahl al-Sunna) et d'autres.

I. La définition d'Al-Shâfi'î de la bonne et de la mauvaise innovation.

L'une des plus grandes contributions d'Al-Shâfi'î (rahimahullâh) dans les fondements de la jurisprudence (usûl al-fiqh) est la division de l'innovation (al-bid'a) et des nouveautés (al-muhdathât) en "bonnes" ou en "mauvaises" en fonction du fait qu'elles se conforment ou non aux lignes directrices de la Religion. Ceci est rapporté de manière authentique d'Al-Shâfi'î d'après deux de ses étudiants les plus prestigieux durant les derniers temps de sa vie : les traditionnistes égyptiens, maîtres du Hadith Harmal ibn Yahyâ al Tujaybî (rahimahullâh) et al-Rabî' ibn Sulaymân al Murâdî (rahimahullâh).

Harmala a dit :
J'ai entendu Al-Shâfi'î dire : "L'innovation est de deux types (al bid'atu bid'atân), approuvée (bid'a mahmûda) et désapprouvée (bid'a madhmûma). Tout ce qui est conforme à la Tradition (Sunna) est approuvé (mahmûd) et tout ce qui s'y oppose est abominable (madhmûm)."

Il a utilisé comme preuve la parole de Umar ibn al Khattab (rady Allâh 'anhu) concernant la prière surérogatoire en groupe durant les nuits du mois de Ramadân : "Quelle bonne innovation !" [1]

Al-Rabî a dit :
"Al-Shâfi'i nous a dit : "Les affaires innovées (al-muhdathâtu min al-umûri darbân) sont de deux types : l'une est une innovation (mâ uhditha yukhâlifu) qui contredit un élément du Coran (Qur'ân), de la Sunna, de la pratique des Compagnons (athar) ou du Consensus (ijmâ'). Cette innovation est un égarement (fahâdhihi al-bid`atu dalâla).
L'autre type est l'innovation dans tout ce qui est bon (mâ uhditha min al-khayr) et qui ne s'oppose en rien à ce qui a été mentionné précédemment, et il n'y a pas de mal dans cette innovation (wahâdhihi muhdathatun ghayru madhmûma). 'Umar (rady Allâhu 'anhu), a dit concernant la prière du Ramadân : "Quelle bonne innovation !" En voulant dire qu'il s'agissait d'une innovation qui n'avait pas existé auparavant mais qu'il n'y avait rien qui contredisait les sources mentionnées plus tôt." [2]

Ainsi, Al-Shâfi'î a établi les critères essentiels et indispensables à la détermination des vraies innovations, comme définies par l'Imâm al-Haytamî, le Qâdî Abu Bakr ibn al 'Arabi, et l'Imâm al-Lacknawî entre autres, respectivement :

"Le mot bid'a en terme de Loi est tout ce qui est innové en contradiction des commandements du Législateur (sallallâhou ‘alayhi wa salâm) et des preuves spécifiques et générales." [3]

"Seule l'innovation (bid’a) qui contredit la Tradition (Sunna) est blâmable." [4]

"Le terme Bid'a désigne ce qui n'a pas existé durant les trois premiers siècles et qui n’a pas de base parmi les quatre sources de l'islam" i.e le Coran (Qur’ân), la Tradition Prophétique (Sunna), le consensus (Ijmâ’), et le raisonnement pas analogie (Qiyâs). [5]

Par conséquent, il n’est pas suffisant qu’une chose soit nouvelle pour qu’elle soit considérée comme une innovation blâmable (bid’a), elle doit aussi contredire la Religion.

Al Bayhaqî (rahimahullâh) a commenté les propos rapporté d'al-Rabî ainsi :

De même, débattre avec les gens de l'innovation - lorsqu'ils rendent leur hérésie publique où qu'ils soulèvent des insinuations - pour contredire leurs propos et exposer leurs erreurs est appréciable, même si c'est une innovation, car cela consiste à les réfuter. Le Prophète (sallallâhou ‘alayhi wa salâm) ainsi que certains Compagnons (rady Allâhu ‘anhum) ont été interrogés à propos du Décret Divin (al-qadar) et leurs réponses nous ont été transmises. A cette époque, ils se contentaient des mots du Prophète (sallallâhou ‘alayhi wa salâm), ensuite des narrations rapportées à cet effet. Mais de nos jours, les innovateurs ne se contentent plus de telles réponses, pas plus qu'ils ne les acceptent. Ainsi, il est devenu nécessaire de réfuter leurs insinuations - lorsqu'elles deviennent publiques - avec ce qu'ils considèrent eux-mêmes comme des preuves. Et la réussite vient d'Allâh. [6]

C'est une défense claire et nette, de la part de l'Imâm al Bayhaqî de la nécessité et du caractère traditionnel (Sunna) de l'utilisation de la théologie (kalâm) pour réfuter les innovateurs. Des propos similaires sont rapportés de Ibn ‘Asâkir (rahimahullâh), Ibn al Salâh (rahimahullâh), al-Nawawî (rahimahullâh), Ibn al Subkî (rahimahullâh), Ibn ‘Âbidîn (rahimahullâh), et d'autres grands Imâms.


II. La sépartion des bonnes et des mauvaises innovations d'après les savants de la sunna (Ahl al-Sunna) et d'autres :

La définition identique d'al Ghazzâli.

Hujjat al-Islâm al-Ghazzâli (rahimahullâh) a dit sur sa discussion concernant le fait d'ajouter la ponctuation au texte du Coran (Qur’ân) :

Le fait que cet acte soit innové (muhdath) n'est en rien un obstacle. Combien de pratiques innovées sont excellentes ! Comme il a été dit concernant l'établissement de la prière de Tarawih en groupe, c'était une nouvelle pratique instaurée par 'Umar (rady Allâh 'anhu) et c'était une excellent innovation (bid'a hassana). L'innovation blâmable est uniquement celle qui s'oppose à la Sunna ou qui mène à la changer. [7]

La définition identique de Ibn al-'Arabî al-Mâliki.
Le Qâdî Abû Bakr Ibn al-'Arabî (rahimahullâh) a dit dans sa discussion sur l'innovation (bid'a) :

Sache - Qu'Allâh t'accorde la science ! - que les affaires innovées sont de deux sortes (al-muhdathâtu darbân).
1) Une innovation qui n'a d'autre base que la passion et la pratique arbitraire. Celle-ci est catégoriquement rejetée. Et
2) Une innovation instaurée pour correspondre à quelque chose de déjà établi. Telle était la tradition (Sunna) des Califes (rady Allâh 'anhum) et celle des éminents Imâms. Les affaires nouvelles et les innovations ne sont pas blâmables pour la seule raison qu’elles sont désignées par les termes muhdath et bid’a, ni à cause de leur signification ! Allâh, le Très Haut a dit : « Aucun nouveau (muhdath) rappel ne leur vient de leur Seigneur » (21 :2) et ‘Umar (rady Allâh 'anhu) a dit : « Quelle bonne innovation ! (bid’a) » Ainsi, seule l’innovation qui contredit la Sunna est blâmable et les pratiques récentes qui invitent à l’égarement aussi. [8]

La définition identique de Ibn Hazm et Ibn al Jawzi :

Ibn Hazm al Zâhirî (rahimahullâh) a dit :

L’innovation en Religion est tout ce qui ne nous a été transmis ni du Coran, ni du Messager d’Allâh (sallallâhu ‘alayhi wa salâm), cependant on est rétribué pour certaines d’entre elles et ceux qui les pratiquent sont excusés si leur intention est bonne. On y inclut ce qui est digne de récompense et excellent (hassan), à savoir, ce qui est originellement permis (mâ kâna asluhu al-ibâh) comme il est rapporté de ‘Umar (rady Allâh ‘anhu) : « Quelle bonne innovation ! ». Parmi les innovations se trouvent toutes les bonnes actions dont les textes ont stipulé le caractère méritoire même si leur pratique n’a pas été textuellement fixée. Et parmi elles se trouve aussi le blâmable pour lequel il n’y a aucune excuse comme tout ce dont l’invalidité est prouvée.

Ibn al Jawzi (rahimahullâh) a parlé en terme similaire au début de son Tablîs Iblîs. "Certaines nouveautés (muhdathât) ont été apportées qui ne s'opposent pas à la Loi Sacré, pas plus qu'elles ne la contredisent, ainsi, ils (les pieux prédécesseurs) n'ont pas vu de mal dans leur pratique, comme le fait que 'Umar (rady Allâh 'anhu) ait rassemblé les gens pour les prières nocturnes de Ramadân, après quoi il les a vu et a dit : "Quelle bonne innovation !"

La définition identique de Ibn al-Athîr al Jazarî :

Le lexicographe Ibn al-Athîr (rahimahullâh) a dit dans son chef-d’œuvre, al-Nihâya fî Gharîb al-Hadîth wal-Athar :

L’innovation est de deux sortes : l’innovation de guidance et l’innovation d’égarement (bid’atu hudâ wa-bid’ati dalâla). Tout ce qui va à l’encontre des commandements d’Allâh et de Son Messager (sallallâhu ‘alayhi wa salam) se trouve dans la sphère du blâme et de la condamnation. Et tout ce qui rentre dans ce qu’Allâh et Son Messager (sallallâhu ‘alayhi wa salâm) ont recommandé en général se place dans la sphère du mérite. Tout ce qui n’a pas de précédent comme l’extrême générosité ou l’extrême bonté sont des actes méritoires. Il n’est pas permis de dire qu’un tel comportement va à l’encontre de la Loi car le Prophète (sallallâhu ‘alayhi wa salâm) a stipulé qu’il sera récompensé quand il a dit : « Quiconque institue une bonne coutume en Islâm (man sanna fîl-islâmi sunnatan hasana) aura une récompense ainsi que celle de tous ceux qui l’auront suivi. » De même, il a dit : «Quiconque institue une mauvaise coutume en islam (waman sanna fîl-islâmi sunnatan sayyi’atan) recevra un châtiment ainsi que celui de ceux qui l’auront pratiqué. » [10] Il s’agit des cas où l’acte contredit ce qu’Allâh et Son Messager (sallallâhu ‘alayhi wa salâm) ont commandé… C’est dans ce sens que le hadith « toute innovation est égarement. » [11] est compris : il signifie, tout ce qui s’oppose aux bases de la Loi et qui ne correspond pas à la Sunna. [12]

La classification en cinq groupes d’Ibn ‘Abd al-Salâm.

Le Shaykh al-Islâm, le Sultan des ‘ulama, l'imam al Izz Ibn Abd al Salam (rahimahullâh) a dit de même :

"Il y a différents types d'innovations (bid'a). Le premier concerne tout ce que la Loi a recommandé ou rendu obligatoire et qui n'était pas pratiqué dans la première période de l'Islâm. Le second type concerne tout ce que la Loi a interdit ou déconseillé, et qui n'était pas pratiqué dans les premiers temps de l'Islâm. Le troisième type concerne tout ce que la Loi a indiqué comme permis et qui n’était pas pratiqué dans la première période de l’Islâm." [13]

Ailleurs, il déclare qu'il y a cinq catégories d'innovations, de même que les savants ont classé les actions en cinq groupes : obligatoire (wâjib), interdite (harâm), recommandée (mandûb), déconseillé (makrûh), permise (mubâh). [14]

Confirmation de la classification par al Nawawi :

Shaykh al-Islâm, Imam al Nawawi (rahimahullah) a dit :
L’innovation (al bid'a) dans la Loi, est le fait d'innover ce qui n'existait pas du temps du Messager (sallallâhu alyhi wa salâm) et elle est divisée en 'excellente' et 'mauvaise' (wahya munqasimatun ila hasana wa qabîha). Le Shaykh, l'Imâm, dont l'autorité, la grandeur, le rang et l’intelligence dans toutes sortes de sciences islamiques font l'unanimité, Abû Muhammad ‘Abd al-‘Aziz ibn ‘Abd al-Salâm -qu'Allah le prenne en miséricorde et soit satisfait de lui !-a dit à la fin de son livre, al Qawa'id (al-Kubrâ) :

"L'innovation est divisée en celle qui est obligatoire (wâjiba), interdite (muharrama), recommandée (mandûba), déconseillée (makrûha) ou indifférente (mubâha).
La manière de décider est d'examiner l'innovation à la lumière des règles de la Loi (qawâ’id al-sharî’a). Si elle tombe dans le champ des obligations (îjab), elle est donc obligatoire, si elle tombe dans le champs des interdictions, elle est interdite (tahrîm), dans le champs des recommandations, elle devient recommandée, déconseillé si elle concerne ce qui l’est et permise si elle touche aux permissions." [15]

Confirmation de la classification par Ibn Hajar.

Al Hâfidh ibn Hajar (rahimahullâh) a dit :
La signification première de l'innovation est ce qui est produit sans précédent. Ce terme est employé dans la Loi par opposition à la Sunna, ainsi elle est blâmable. De manière précise, si elle fait partie de ce qui est classé comme désirable par la Loi, alors c'est une bonne innovation (hasana), tandis que si cela fait partie des actes blâmables, alors c'est une innovation blâmable (mustaqbaha), sinon elle tombe dans la catégorie de ce qui est permis (mubah). Elle peut être classée dans les cinq catégories connues." [16]

Accord des Ecoles sur la classification en cinq statuts juridiques.

Les Quatre Ecoles sont en accord sur la classification des innovations (bid’a) comme l’illustre l’acceptation de la majorité des autorités de chacune d’elles.

Parmi les Hanafis : Al Kirmânî, Ibn ‘Âbidin, al-Turkmâni, al-‘Ayni et al-Tahânawî. [17]

Parmi les Mâlikîs : al-Turtûshî, Ibn al-Hâjj, al-Qarâfî, et al-Zurqânî, tandis qu’al-Shâtibi a tenté une réfutation en déclarant que les classification est « une affaire inventée sans aucune preuve dans la Loi » ! [18]

Cette question fait l’objet d’un consensus chez les shafi’ites. [19]

Acceptation timide parmi les Hanbalites qui ont modifiés la terminologie d’Al-Shafi’î et d’Ibn ‘Abd al-Salâm en employant les expressions « innovation lexicale » (bid’a lughawiyya) et « innovation légale » (bid’a shar’iyya) pour correspondre respectivement - bien que de manière imprécise - à l’innovation « approuvée » et « blâmable » d’Al-Shafi’î. [20]
Cette manière de couper les cheveux en quatre est devenue une caractéristique du Wahhâbisme dans tous les micro-débats sur l’innovation, ceci malgré le fait que l’attitude correcte - comme d’habitude - est de s’attacher à l’avis majoritaire (Jumhûr).

Shaykh Muhammad Bakhît al-Mut.î`î (rahimahullâh) a conclu que « L’innovation légale est celle qui égare et qui est condamnée. Quant à l’innovation que les savants (‘ulama) ont divisée en obligatoire, interdite et ainsi de suite ; c’est l’innovation lexicale qui est plus globale que la légale car cette dernière en fait partie. » [21]

Al-Shawkânî (rahimahullâh) a conclu dans son Nayl al-Awtar que la séparation des innovations en bonnes et mauvaises et la position la plus authentique et la plus correcte. [22]

Il est suffisant qu’un Imâm Mujtahid des Salaf l’ait dit en se basant sur le Coran et la Sunna sans tenir compte des argumentations des siècles suivants - que se soit d’un homme qui voudrait être un murrajih comme al-Shawkânî ou un censeur comme comme al-Shâtibi - à la lumière de l’accord de la majorité (Jumhûr) autour de l’explication d’Al-Shafi’î et l’injonction Divine et Prophétique de suivre la voie des Croyants et de s’attacher à la grande masse.
« Il n’est pas un Imâm en Science (‘Ilm) qui suit des positions aberrantes (shâdhdh) » (‘Abd al-Rahmân ibn Mahdî)

Chez les Gens de

la Sunna

, l’innovation est de deux types, l’une est acceptée et l’autre refusée. Celle qui est bonne est celle qui ne contredit pas

la Sharî

`a et permet de faciliter les œuvres déjà prescrites et méritoire et la mauvaise innovation est tout ce qui est nouveau et contredit le Qur-ân et la noble Sunna.

   
  Il est rapporté du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) dans un Hadîth recensé par Muslim :
   
  « Toute nouveauté (kullu muhdathatin) est une innovation (bid`a), et toute innovation égarement (dalâla). »
   
  Le terme « toute » (kull) n’est pas toujours pris dans son sens premier et peut admettre des exceptions comme dans l’exemple suivant rapporté par al Bukhârî et Muslim :
   
  "Certes la graine noire (al-habba al-sawda') est un remède pour toutes (kull) les maladies sauf la mort."
   
  Les commentateurs sont unanimes pour dire que la portée universelle de ce Hadîth a un sens spécifique et restreint. Ainsi le terme « toute » désigne « de nombreuses » maladies.
   
  Dans un autre Hadîth concernant l’innovation rapporté par al Bukhârî et Muslim on lit :
   
  « Qui innove dans notre religion ce qui n’en fait pas partie, (son acte d’innovation) sera rejeté. »
   
  Les paroles des Savants :
   
  L'une des plus grandes contributions de notre maître, le noble Mujtâhid, l’Imâm Muhammad ibn Idrîs al Ash-Shâfi'î (qu’Allâh l’agrée) dans les fondements de la jurisprudence (usûl al-fiqh) est la division de l'innovation (al-bid'a) et des nouveautés (al-muhdathât) en "bonnes" ou en "mauvaises" en fonction du fait qu'elles se conforment ou non aux lignes directrices de

la Religion. Ceci

est rapporté de manière authentique d'Al-Shâfi`î d'après deux de ses étudiants les plus prestigieux durant les derniers temps de sa vie : les traditionnistes égyptiens, maîtres du Hadîth Harmala ibn Yahyâ al Tujaybî et al-Rabî` ibn Sulaymân al Murâdî (qu’Allâh leur fasse miséricorde).

Harmala a dit :
J'ai entendu Al-Shâfi`î dire : "L'innovation est de deux types (al bid`atu bid'atân), approuvée (bid`a mahmûda) et désapprouvée (bid`a madhmûma). Tout ce qui est conforme à

la Tradition

(Sunna) est approuvé (mahmûd) et tout ce qui s'y oppose est abominable (madhmûm)."

Il a utilisé comme preuve la parole de Sayydunâ `Umar ibn al Khattab (qu’Allâh l’agrée) concernant la prière surérogatoire en groupe durant les nuits du mois de Ramadân : "Quelle bonne innovation !"

Al-Rabî` a dit :
"Al-Shâfi'i nous a dit : "Les affaires innovées (al-muhdathâtu min al-umûri darbân) sont de deux types : l'une est une innovation (mâ uhditha yukhâlifu) qui contredit un élément du Coran (Qur'ân), de

la Sunna

, de la pratique des Compagnons (athar) ou du Consensus (ijmâ`). Cette innovation est un égarement (fahâdhihi al-bid`atu dalâla).
L'autre type est l'innovation dans tout ce qui est bon (mâ uhditha min al-khayr) et qui ne s'oppose en rien à ce qui a été mentionné précédemment, et il n'y a pas de mal dans cette innovation (wahâdhihi muhdathatun ghayru madhmûma). `Umar (qu’Allâh l’agrée), a dit concernant la prière du Ramadân : "Quelle bonne innovation !" En voulant dire qu'il s'agissait d'une innovation qui n'avait pas existé auparavant mais qu'il n'y avait rien qui contredisait les sources mentionnées plus tôt."
   

   
  L’Imâm, le Maître dans l’école (madhhab) de l’Imâm Ahmad, Shaykh Ibn Rajâb Hanbalî (qu’Allâh les agrée) a dit dans son son livre Jami` al `Ulûm wal-Hikâm :

« Ce que l’Imâm Ash-Shafi’i veut dire est ce que nous avons mentionné plus tôt : l’innovation (bid`a) qui est blâmable est celle qui n’a pas de source et qui ne s’appuie sur aucun fondement dans

la Sharî

`a. C’est donc l’innovation (bid`a) dans son sens religieux (Shar`iyya). En ce qui concerne l’innovation qui est louable, c’est celle qui est en accord avec

la Sunna

, c'est-à-dire celle qui a un fondement dans

la Tradition

et qui s’appuie sur ses directives. C’est donc une innovation (bid`a) au sens linguistique (lughawiyya) et non pas une innovation religieuse, parce qu’elle est en accord avec

la Sunna.

»

   
  Fin de citation.
   
  L’Imâm al-Nawawî (qu’Allâh l’agrée) dans son Commentaire (Sharh) du Sahîh Muslim a dit à propos du Hadîth « Toute nouveauté est une innovation » (cité plus haut) :
   
  « C’est une règle universelle comprise dans un sens spécifique (`ammun makhsûs). Ce que l’on désigne sont les nouveautés qui ne sont pas validées dans

la Sharî

`a. Celles-ci – et elles seulement – sont considérées comme des innovations (bid`a). »

   
  Fin de citation.
   
  Le noble maître, l’érudit dans le madhhâb Malikî, Sayydî al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) a dit dans son ouvrage al-Kifayât al Râghibîn :
   
  « Dans les Authentiques, l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit : ‘Toute innovation, apportée dans notre Religion que voici, et qui n’est pas en conformité avec elle, doit être rejetée.’ Il entend par l’expression ‘dans notre religion que voici’ la religion de l’Islâm et par ‘qui n’est pas en conformité avec elle’ tout ce qui ne trouve pas sa source ni dans le Coran, ni dans

la  Sunna

, ni dans le consensus (ijma`), ni dans le raisonnement par analogie (qiyâs).

   
  Al Hifnî a dit : ‘Qui n’est pas en conformité’ porte sur les innovations blâmables qui ne reposent, ni sur le Qur-ân, ni sur

la Sunna

, ni sur le consensus, ni sur le raisonnement par analogie, contrairement aux innovations louables. ‘Doit être rejetée’ veut dire : on ne saurait l’accepter de leur auteur et on doit les rejeter. »

   
  Fin de citation
   
  Sayydunâ Shaykh Shâmsu-d-dîn Muhammad al Al Hifnî ash-Shafi`î al Khalwâtî (qu’Allâh l’agrée) était le Shaykh al Azhar de son temps.
   
  Ainsi en Islâm, celui qui instaure une bonne coutume en tirera la récompense ainsi que celle de ceux qui l’auront suivi sans que leur récompense ne diminue, et quiconque instaure une mauvaise coutume en subira le châtiment ainsi que celui de ceux qui l’auront suivi sans que le châtiment de ses derniers ne soit diminué.
   
  Voici pour preuve le chapitre consacré dans Riyâd al Sâlihin de l’imâm al Nawawî (qu’Allâh l’agrée) :

 

19 – Celui qui institue une bonne ou une mauvaise coutume

 
Allâh le Très-Haut a dit :
 
25.74 : « Ceux qui disent : « Seigneur ! Donne-nous de nos épouses et de nos enfants la joie et la paix de notre âme et fais de nous un exemple de vertu (ou un guide) pour les gens pieux ».
 
21.73 : « Nous en fîmes des guides montrant le droit chemin sur Notre ordre ».
 
Pour ce qui est des Hadîths :
 
171. Jarîr Ibn `Abdullâh (qu’Allâh l’agrée) a dit : « Nous étions au beau milieu de la journée chez le Messager d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) quand vinrent à lui des gens n’ayant pour vêtements qu’une couverture de laine ayant un trou par où passait leur tête. Ils portaient des sabres en bandoulière et la plupart d’entre eux, ou plutôt tous, étaient de la tribu de Moudar (l’une des plus nobles tribus arabes et à laquelle appartenait le Prophète sallallâhu `alayhi wa sallam). Le mécontentement parut alors sur le visage du Messager d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) du fait de leur pauvreté extrême. Il entra chez lui puis en ressortit et dit à Bilâl de faire les deux appels à la prière. Il pria avec les gens puis leur adressa ce sermon : « Ô gens ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d’un seul et même souffle vital. Il lui en crée sa propre épouse et Il dissémina à partir d’eux des hommes en grand nombre et des femmes ainsi que les matrices (les liens de parenté) car Allâh vous observe en permanence » (S4.V1). Puis il récita cet autre verset qui se trouve à la fin de

la Sourate

59 (le Grand rassemblement) : « Ô vous qui avez cru ! Craignez pieusement Allâh et que chaque être voie bien ce qu’il a avancé pour demain » (S59.V18). Que l’un de vous fasse aumône de son dinar, de son dirham, de ses vêtements, de sa poignée de blé, de sa poignée de dattes jusqu’à ce qu’il dise : « Même d’un morceau de datte ». Quelqu’un des Ansâr (les premiers habitants de Médine) ont apporté une bourse qui faillit remplir la main du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) ou qui la remplit de fait. Puis les gens défilèrent avec leurs aumônes si bien que je vis deux tas d’aliments et de vêtements. Je vis alors le visage du Messager d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) resplendir de joie et il dit : « Celui qui institue en Islam une bonne coutume (sunna hasana), a sa récompense et celle de tous ceux qui agissent selon elle auprès de lui, sans que cela diminue rien de leur propre salaire. De même que celui qui institue en Islam une mauvaise coutume en supporte le péché ainsi que celui de tous ceux qui agissent après lui selon cette coutume sans rien diminuer de leur propre péché ». (Rapporté par Muslim)

 
172. Selon Ibn Mas’ud (qu’Allâh l’agrée), le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) a dit : « Chaque fois que quelqu’un est tué injustement, le premier fils d’Adâm (Caïn) supporte une partie de son sang parce qu’il a été le premier criminel ». (Unanimement reconnu authentique)
 
Fin de citation.
   
  Ainsi les savants ont jugé qu’il y avait des innovations appréciables dans

la Religion. Il

s’agit de tout ce qui la facilite. Elles sont appelées selon les auteurs : bonne innovation (bid`a mahmûda), bonne coutume (sunna hasana), ou innovation linguistique (bid`a lughawiyya).

   
  Ces textes et ces principes ont poussé les savants musulmans à développer des écoles juridiques, des méthodes d’apprentissage, rédiger des livres, des poèmes et des prières, établir des Voies spirituelles, organiser la cérémonie du noble Mawlîd pour commémorer la naissance de notre maître, l’Elu de

la  Création

, Sayydunâ Muhammad (sallallâhu `alayhi wa sallam) ceci afin de profiter aux musulmans et d’en bénéficier auprès de Lui (qu’Il soit exalté).

Exemples de bonnes coutumes instaurées par les Compagnons (qu’Allâh les agrée) :
   
  Dans un Hadîth authentque rapporté par al Bukhârî et Muslim et cité par l’Imâm al Nawawî dans Riyad al Salihîn :

Abû Hurayra (qu’Allâh l’agrée) rapporte que le Messager d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) demanda un jour à Bilâl : « Ô Bilâl parle moi de l’œuvre que tu as accomplie depuis que tu es musulman et grâce à laquelle tu espères le plus de récompenses car j’ai entendu le bruit de tes pas me précédant au Paradis. » Bilâl (qu’Allâh l’agrée) répondit : « L’œuvre que j’ai accomplie depuis que je suis musulman et dont j’espère le plus de récompenses, est la suivante : chaque fois que je fais mes ablutions, de nuit comme de jour, j’accomplis, de suite, le plus grand nombre de prières. »

Unanimement reconnu authentique.


Fin de citation.

C’est un acte d’adoration innové par notre maître Bilâl ‘qu’Allâh l’agrée) sans demander l’avis du Prophète sallallâhu `alayhi wa sallam. Et il n’y a pas de précédent comme dans le cas du Tarawih.

   
  Dans son excellent ouvrage Kitâb al Adhkâr, consacrés aux invocations, l’Imâm al Nawawî rapporte :
   
  « Nous extrayons des « Sunans » d’Abû Dawûd et d’après une chaîne de transmetteurs fiables, ces propos du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) transmis par Abû Sâlih Dhakwân, qui les tenait de certains Compagnons du Prophète – qu’Allâh les agrée - : « Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) demanda à un homme : Que récites-tu dans ta prière ? Celui-ci répondit : Je lis le tashshahud, puis j’ajoute ceci : Seigneur, je Te demande le Paradis et je Te demande de me préserver de l’Enfer.

En dehors de cela, je sais inventer de paroles intelligibles [c’est-à-dire inventer des paroles dont le sens échappe au commun des mortels comme moi] semblables aux tiennes ou à celles de Mu`âdh. Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) lui dit alors : Mais invente donc des paroles sur ce thème [le Paradis et l’Enfer] !
 
Fin de citation.

   
  Ailleurs dans le même ouvrage on lit :

« Nous rapportons des « Sunans » d’Abû Dâwûd, de Tirmidhî, de Nasâ-î et d’ibn Mâjah, ces propos de Burayda – qu’Allâh soit satisfait de lui - : « L’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) entendit un homme invoquer Allâh [en ces termes] : Ô Allâh, je te demande en vertu de mon témoignage que Tu es Dieu et qu’il n’y a d’autre dieu que Toi, l’Unique qui se suffit à Lui-Même, qui n’a pas engendré et n’a pas été engendré et qui n’a aucun égal.

Le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) lui dit alors : Tu as imploré Allâh – exalté soit-Il – en invoquant le Nom par lequel Il donne à qui Lui demande et exauce qui l’invoque. »

Dans une autre version on trouve ceci : Tu as invoqué Allâh – exalté soit-Il – en usant de Son Nom Suprême. » Tirmidhî tient ce hadith pour fiable.

Nous rapportons des « Sunans » d’Abû Dâwûd et de Nasâ-î : Anas – qu’Allâh soit satisfait de lui – était assis aux côtés du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) tandis qu’un homme faisait sa prière ; [après l’avoir terminée], il fit cette invocation : Ô Allâh, je Te demande en vertu de la louange qui T’appartient ; il n’est de dieu que Toi, le Bienfaiteur, Créateur des cieux et de la terre, Celui qui est emprunt de Majesté et de Générosité, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-Même !

En l’entendant, le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) dit : Il vient d’invoquer Allâh – exalté soit-Il – par Son Nom sublime (`adhîm), celui par lequel Il exauce (les invocations) et accède [à la requête] de celui qui Lui adresse une demande. »
   

   
  Fin de citation.


  Exemple de bonnes coutumes instaurées par des Pieux Prédecesseurs (qu’Allâh les agrée) :
   
  - L’imâm al Hasan al Basrî (qu’Allâh l’agreé) a inventé une prière sur le Prophète sallallâhu `alayhi wa sallam :

Le noble maître al Qadi `Iyad al Mâlikî (qu’Allâh lui fasse miséricorde) rapporte dans son œuvre magistrale Kitâb ash-Shifâ :

« Al-Hasan al Basrî disait : Que celui qui veut boire avec la coupe parfaite du Bassin de l’Elu (sallallâhu `alayhi wa sallam) dise ceci : ‘Ô Allâh ! Accorde la grâce à Muhammad, à sa famille, à ses Compagnons, à ses enfants, à ses épouses, à ses descendants, aux gens de sa maison, à ses alliés, à ses partisans, à ses auxiliaires, à ses disciples, à ses adeptes, à sa Communauté ainsi qu’à nous ! Ô Le Plus Miséricordieux des Miséricordieux ! »

Fin de citation.

- L’imâm Ja`far as-Sâdiq (qu’Allâh l’agrée) faisait ses ablutions pour transmettre le Hadîth, pratique qui n’a été faite par aucun compagnon :


  Toujours dans Kitâb ash-Shifâ nous lisons :
   
  « J’ai (ndT : Mus`ab ibn `Abdullâh) vu également Ja`far ibn Muhammad as-Sâdiq, qui aimait pourtant plaisanter et rire, devenir pâle lorsqu’on mentionnait le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) et je ne l’ai jamais vu transmettre les Hadîths de l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) sans être en état de pureté. »
   
  Fin de citation

- Notre maître, notre Imâm Mâlik (quel excellent homme !) faisait prenait un bain et faisait ses ablutions pour lire les Hadiths :

Le maître al Hâjj Mâlik Sy (qu’Allâh l’agrée) rapporte dans son livre Ifhâm al Munkîr al Jânî :

« Lisez, dans l’introduction d’al Muwatta de l’Imâm Mâlik (qu’Allâh l’agrée), le profond respect dont celui-ci faisait preuve lorsqu’il rapportait une Tradition du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) ou de son noble entourage. Quand les gens venaient chez lui, la servante sortait et leur demandait, sur l’ordre du Maître, s’ils étaient venus pour les Hadîths ou pour des questions juridiques. S’ils disaient être venus pour des questions de droit, il les recevait ordinairement.

Mais s’il s’agissait de

la Tradition

, il prenait un bain, se parfumait, se peignait la barbe, changeait ses vêtements et posait une étoffe sur sa tête, avant de s’asseoir avec humilité sur la chaise qu’on lui dressait. Il demandait le silence. »

Fin de citation.

Notre maître Al Qadi `Iyad (qu’Allâh l’agrée) rapporte dans Kitâb al Shifâ :

Abû Mus`ib rapporte que Mâlik ibn Anas n’évoquait pas les Hadîths de l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) sans avoir fait auparavant ses ablutions mineures (wudû) par respect pour lui. D’ailleurs l’Imâm Mâlik a rapporté la même chose sur Ja`far ibn Muhammad (ndT : as-Sadîq) comme nous l’avons signalé dans la section précédente.

Fin de citation.

   
  Ce n’était pas uniquement l’attitude des Maîtres Ja`far ibn Muhammad as-Sâdiq et Mâlik (qu’Allâh les agrée) car d’autres Pieux Prédécesseurs accomplissaient leurs ablutions pour les Hadîths comme le prouvent ces textes tirés du Kitâb ash-Shifâ :
 
  « Dhirar Ibn Murra et Qatâda disent que la majorité des gens de cette époque détestaient évoquer le Hadîth sans avoir fait auparavant leurs ablutions.

On rapporte à ce propos que lorsque al-A`masha voulait évoquer le Hadîth et qu'il n'était pas en état de pureté mineure, il faisait l’ablution sèche (tayammûm).

C'était également l'attitude de Qatâda : il aimait qu'on ne lise les Hadîths du Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) qu'après l'accomplissement des ablutions mineures et ne lisait le Hadîth qu'en état de pureté. »

   
  Fin de citation.
   
  - Certains pieux prédécesseurs n’acceptaient pas que l’on transmette le Hadîth debout :

  Toujours dans Kitâb ash-Shifâ, il est rapporté :
   
  « Ibn Mahdî rapporte ce qui suit : Un jour, j’ai accompagné Mâlik en marchant jusqu’au `Aqiq. En cours de chemin, je l’ai interrogé sur un Hadîth. Il me réprimanda et me dit : ‘Tu étais à mes yeux suffisamment éminent pour ne pas interroger sur le Hadîth de l’Envoyé d’Allâh (sallallâhu `alayhi wa sallam) pendant que nous marchions.’
   
  On rapporte que Hishâm ibn Hishâm al-Ghazî a interrogé Mâlik sur une Hadîth pendant qu’il était debout. On lui administra vingt coups de fouet. Puis Mâlik eut pitié de lui et lui dicta vingt Hadîths. Hishâm dit alors : ‘J’aurais bien voulu qu’il me donne davantage de coups de fouet et qu’il me dispense davantage de Hadîths. »
   
  Fin de citation.
   
  - L’imâm ash-Shâfi`î (qu’Allâh l’agrée) a inventé une prière sur le Prophète sallallâhu `alayhi wa sallam :

Le Shaykh Yusûf al Nabahanî (qu’Allâh l’agrée) a dit dans son livre Afdâ-il as-Salawât après avoir parlé de

la  Salât

al Ibrâhîmiyya :

« Pour sa part le grand imam Qastallanî souligne dans ses Mawâhîb que les savants ont déduit de l’initiation des compagnons par le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) lorsqu’ils l’interrogeaient qu’il s’agit de la meilleure formule d’invocation de grâce sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) parce qu’il ne choisit pour lui que ce qui est meilleur et sublime. Par conséquent, si un fidèle fait le serment de faire la meilleure formule d’invocation de grâce sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam), la voie de bien consiste à faire l’invocation sur le Prophète (sallallâhu `alayhi wa sallam) d’après cette formule, c’est ce qu’indique al Nawawî dans sa Rawdahammad et à la famille de notre maître Muhammad autant qu’il est évoqué par ceux qui le mentionnent et autant que son évocation a été omise par les insouciants (Allâhumma salli `ala sayyidina Muhammadin wa `ala âli sayyidina Muhammad kullama dhakraha adh-dhâkirûn wa ghafala-an dhikrihi-l-ghâfilûn)’ Al Nawawî ajoute qu’il semble que ce rapporteur se soit inspiré d’ash-Shâfi`î qui mentionne cette modalité dans le prologue de sa Risâlat avec une petite variante de vocabulaire qui ne change rien au sens. »

 
Fin de citation.

  Qu’Allâh récompense abondamment nos Prédécesseurs pour le bien qu’ils ont apporté à

la Religion.

Âmîn.


   
   
  Voir aussi en anglais :
   
  The Concept of Bid`a in the Islamic Sharî`a :
  http://www.masud.co.uk/ISLAM/nuh/bida.htm
   
  The Meaning of Bid`a (GF Haddâd) :
  http://www.livingislam.org/n/mb_e.html
   
   
  Discussions sur le sujet :
  http://aslama.com/forums/showthread.php?t=12861
  http://aslama.com/forums/showthread.php?t=14392



Et Allâh sait mieux.


Notes :
[1] Rapporté de H.armala par Abû Nu`aym avec une châine qui remonte à travers Abû Bakr al-âjurrî dans H.ilyat al-Awliyâ' (9:121 #13315=1985 ed. 9:113) et cité par Abû Shâma dans al-Bâ`ith `alâ Inkâr al-Bida` wal-H.awâdith (Ryadh 1990 ed. p. 93), Ibn Rajab dans Jâmi` al-`Ulûm wal-H.ikam (p. 267=Zuh.aylî ed. 2:52= Arna'ût. ed. 2:131 s.ah.îh.), Ibn H.ajar dans Fath. al-Bârî (1959 ed. 13:253), al-Turt.ûshî dans al-H.awâdith wa al-Bida` (p. 158-159), et al-Shawkânî, al-Qawl al-Mufîd fî Adillat al-Ijtihâd wa al-Taqlîd (1347/1929 ed. p. 36). La parole de`Umar (rady Allâh ‘anhu) est rapporté par Mâlik dans al-Muwat.t.a' et al-Bukhârî dans son S.ah.îh..
[2] Rapporté d’al-Rabî` par al-Bayhaqî dans son Madkhal et Manâqib al-Shâfi`î (1:469) avec une chaîne authentique comme le dit Ibn Taymiyya dans son Dâr' Ta`ârud. al-`Aql wa al-Naql (p. 171) et à travers al-Bayhaqî par Ibn `Asâkir dans Tabyîn Kadhib al-Muftarî (Kawtharî ed. p. 97). Cité par al-Dhahabî dans le Siyar (8:408), Ibn Rajab dans Jâmi` al-`Ulûm wal-H.ikam (p. 267=Zuh.aylî ed. 2:52-53=Arna'ût. ed. 2:131 s.ah.îh.), et Ibn H.ajar dans Fath. al-Bârî (1959 ed. 13:253).
[3] Al-Haytamî, al-Tabyîn fî Sharh. al-Arba`în (p. 32).
[4] Ibn al-`Arabî, `ârid.at al-Ah.wadhî (10:147).
[5] Cf. al-Lacknawî, Iqâmat al-H.ujja (p. 12).
[6] Al-Bayhaqî, Manâqib al-Shâfi`î (1:469).
[7] Al-Ghazzâlî, Ih.yâ' `Ulûm al-Dîn (1:276).
[8] Ibn al-`Arabî, `ârid.at al-Ah.wadhî (10:146-147).
[9] Ibn H.azm, al-Ih.kâm fî Us.ûl al-Ah.kâm (1:47).
[10] Rapporté de Jarîr ibn `Abd Allâh al-Bajalî par Muslim, al-Tirmidhî, al-Nasâ'î, Ibn Mâjah, Ah.mad, and al-Dârimî. Aussi rapporté avec une formulation similaire de Abû Hurayra par Ibn Mâjah et Ah.mad; de Abû Juh.ayfa par Ibn Mâjah; et de Hudhayfa par Ah.mad.
[11] Rapporté de al-`Irbâd. ibn Sâriya par al-Tirmidhî (qu’il classe comme étant h.asan s.ah.îh.), Abû Dâwûd, Ibn Mâjah, Ah.mad, al-Dârimî, Ibn H.ibbân (1:178-179 #5 s.ah.îh.), al-H.âkim (1:95-97=1990 ed. 1:174-177) - qui le considère autentihique s.ah.îh., ce que confirmera al-Dhahabî - et dans al-Madkhal ilâ al-S.ah.îh. (p. 80-81), al-âjurrî dans al-Sharî`a (p. 54-55 #79-82=p. 46 s.ah.îh.), Ibn Abî `âs.im in al-Sunna (p. 29 #54 s.ah.îh.), al-T.ah.âwî dans Mushkil al-âthâr (2:69=3:221-224 #1185-1187 s.ah.îh.), Muh.ammad ibn Nas.r al-Marwazî dans al-Sunna (p. 26-27 #69-72 s.ah.îh.), al-H.ârith ibn Abî Usâma dans son Musnad (1:197-198), al-Rûyânî dans son Musnad (1:439), Abû Nu`aym dans H.ilyat al-Awliyâ' (1985 ed. 5:220-221, 10:115), al-T.abarânî dans le Musnad al-Shâmiyyîn (1:254, 1:402, 1:446, 2:197, 2:298) et dans al-Kabîr (18:245-257), al-Bayhaqî dans al-Sunan al-Kubrâ (10:114), al-Madkhal (p. 115-116), al-I`tiqâd (p. 229), et Shu`ab al-‘mân (6:67), al-Baghawî qui le déclare bon (hassan) dans h.asan in Sharh. al-Sunna (1:205 #102 isnâd s.ah.îh.), Ibn al-Athîr dans Jâmi` al-Us.ûl (1:187, 1:279), Ibn `Asâkir dans al-Arba`în al-Buldâniyya (p. 121), Ibn `Abd al-Barr dans al-Tamhîd (21:278-279) et Jâmi` Bayân al-`Ilm (2:924 #1758) où le déclare authentique (sahih), et d’autres.
[12] Ibn al-Athîr, al-Nihâya (1:79 entry b-d-`).
[13] Ibn `Abd al-Salâm, al-Fatâwâ al-Maws.iliyya (p. 129).
[14] Ibn `Abd al-Salâm, al-Qawâ`id al-Kubrâ (2:337-339) cf. al-Nawawî dans al-Adhkâr (Thaqâfiyya ed. p. 237) et Tahdhîb al-Asma' wal-Lughât (3:20-22), al-Shât.ibî dans al-I`tis.âm (Beirut ed. 1:188), al-Kirmânî dans al-Kawâkib al-Darârî (9:54), Ibn H.ajar dans Fath. al-Bârî (13:253-254), al-Suyût.î, en introduction à H.usn al-Maqs.id dans al-H.âwî lil-Fatâwâ; al-Haytamî dans ses Fatâwâ H.adîthiyya (p. 150), Ibn `âbidîn dans Radd al-Muh.târ (1:376) etc.
[15] Al-Nawawî, Tahdhîb al-Asmâ' wal-Lughât (3:20-22).
[16] Ibn Hajar, Fath al-Bârî (1959 ed. 5:156-157=1989 ed. 4:318).
[17] Al-Kirmânî, al-Kawâkib al-Darârî Sharh. S.ah.îh. al-Bukhârî (9:54), Ibn `âbidîn, H.âshiya (1:376, 1:560); al-Turkmânî, al-Luma` fîl-H.awâdith wal-Bida` (Stuttgart, 1986, 1:37); al-Tahânawî, Kashshâf Ist.ilâh.at al-Funûn (Beirut, 1966, 1:133-135); al-`Aynî, `Umdat al-Qârî in al-H.imyarî, al-Bid`at al-H.asana (p. 152-153).
[18] Al-T.urt.ûshî, Kitâb al-H.awâdith wa al-Bida` (p. 15, p. 158-159); Ibn al-H.ajj, Madkhal al-Shar` al-Sharîf (Cairo, 1336/1918 2:115); al-Qarâfî, al-Furûq (4:219) cf. al-Shât.ibî, al-I`tis.âm (1:188-191); al-Zurqânî, Sharh. al-Muwat.t.a' (1:238). Al-Shât.ibî's I`tis.âm a recirculé grâce à deux Wahhâbîs: Rashîd Rid.â puis Salîm Hilâlî. Un troisième, Muh.ammad `Abd al-Salâm Khad.ir al-Shuqayrî - étudiant de Rida - est l’auteur d’al-Sunan wal-Mubtada`ât al-Muta`alliqa bil-Adhkâr wal-S.alawât qui est rempli de contes invérifiables qu’il s’est appliqué à dénoncer.
[19] Abû Shâma, al-Bâ`ith `alâ Inkâr al-Bida` wa al-H.awâdith (Riyad: Dâr al-Raya, 1990 p. 93, Cairo ed. p. 12-13) comme il a déjà été mentionné. Note: “consensus” (ijmâ`) est plus global que le terme “accord” (ittifâq), et cause d’obligation.
[20] Ibn Rajab, al-Jâmi` fîl-`Ulûm wal-H.ikam (2:50-53), et la section consacrée à l’innovation dans le Iqtid.â' al-S.irât. al-Mustaqîm Mukhâlafat As.h.âb al-Jah.îm d’Ibn Taymiyya'. C’est la position d’Ibn Kathîr: voir son exégèse du verset (Il est Le Créateur des cieux et de la terre à partir du néant !) (2:117) dans son Tafsîr. Il a suivi son professeur Ibn Taymiyya sur cette question.
[21] Bakhît, Fatâwâ H.adîthiyya (p. 205).
[22] Al-Shawkânî, Nayl al-Awt.âr (4:60).

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