Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Discours de Cheickh Tariq Jamil
Archives
Derniers commentaires
Newsletter
5 mai 2008

Un homme a questionné le mufti

حكم العمل مع جماعة التبليغعنوان الفتوى

 
عبد الله الفقيه اســـــم المـفـــتــى

 

22817 رقــــــم الـفــتـوى

 

04/04/2005تاريخ الفتوى على الموقع

 

نص السؤال

 

هناك جماعة تسمى جماعة الدعوة والتبليغ قد خرجت معه وبهذا الخروج تم تصحيح مسار حياتى من النار إلى الجنه وبدأت أحفظ القرآن وبدأت أتعلم أمور دينى وأصلى الفجر، وبدأت مع الله فى الدعوة وبفضل الله أصحابى بدأ كلهم يصلون وبدأ أهل القريه عندنا يعلمون أولادهم القرآن وبدأت تنتهى الأفراح الغير إسلامية وتظهر الأفراح الإسلاميه والنقاب ولكن بعد فترة ظهر رجل معه فتوى بأن هذة الجماعة من الـ 72 فرقه الهالكة وهى فتوى سحاب السلفيه وواضح أننا بعد القيام بمجهود كبير فى دخول ناس كثير إلى المسجد بظهور هذة الفتوى بدأ الناس لا تخرج فى سبيل الله وبدوا يتهاونوا فى الدين ورجعت الأمور إلى الوضع السيء، لذا أرجو منكم توضيح هل إننى عندما أخرج قى سبيل الله أتعلم القرآن وأصلى الفجر حاضر وأتعلم الصبر على الطاعة وتحويل العادات إلى عبادات هل هذا حرام أرجوكم أفيدونا حتى لا تجعلوا من يفتوا بذلك يصدوا عن الدين ويقولوا إن ما نفعله فى المسجد يهوى بنا إلى النار؟






نص الفتوى

 

الحمد لله والصلاة والسلام على رسول الله وعلى آله وصحبه أما بعد: ‏

فجماعة التبليغ: جماعة دعوية لها أثرها الواضح والمشهود في مجال الدعوة، وقد اختلفت ‏حولها كلمة العلماء والدعاة والنقاد بين مؤيد ومعارض، ومادح وقادح، فمنهم من ذمها ‏وعارضها بإطلاق، ومنهم من مدحها وأيدها بإطلاق، والمحققون من أهل العلم سلكو معها ‏سبيل الإنصاف، فقبلوا منها ما وافق الدليل، وردوا عليها ما لم يكن كذلك، وهذا هو الذي ‏ينبغي فعله مع هذه الجماعة وغيرها من الجماعات التي تعمل للإسلام. وأما بخصوص ‏الخروج للدعوة فهو جائز إجمالاً، لكن تحديده بأربعين يوماً، أو بثلاثة أيام… إلخ لم يرد ‏عليه دليل معتبر شرعاً -فيما نعلم- والله أعلم.


تكلمة:-

نقول للأخ الكريم صاحب الفتوى أمض على بركة الله ولا تعبأ بكلام هذا الشخص ولا بفتواه هذه، ولكن عليك أن تتحرى السنة في كل أفعالك فلا تحيد عنها وكل أمر لا تعرف فيه شيء في دينك لا مانع من أن تسأل عنه حتى تكون على بينة من أمرك.

ونقول لهذا الشخص الصادر عن سبيل الله بفتواه أن هذه الجماعة من ال 72 فرقة أقول له اتقي الله ولا تحكم على الناس جزافًا دون بينة أو دليل وكفانا شقاق وكفانا تناحر ودعونا من هذه الفتاوى الهدامة، التي ليس من ورائها فائدة إلا تقطيع أواصر المسلمين؛ وأقول له أليس الدين كله دعوة إلى الله تعالى؛ ثم إن الدعوة إلى الله ليس لها طريقة معينة بل كل ما يوصل الناس إلى الله يعتبر من أساليب الدعوة إلى الله تعالى.

والله يهدينا إلى الصواب

pour la traduction en gros c'est ca:

 

Un homme a questionné le mufty à propos de tabligh,cet homme il etait loin du chemin droit,et ils ont pu grace à Allah le faire revenir à sa raison,aprés cet homme est devenu un des membres de la jama3a

 

et il a influencé tout son village macha Allah,les femmes ont commencés à portés le voile et les hommes à appliquer la sunnah

 

il a discuté avec un "salafi" et il lui a dit que ce groupe fait parti des 72 egarés!

 

il a demandé aux mufti qu'est ce qu'il pense!

 

Le mufty a dit que c'est un groupe qui a beaucoup de qualités et quelque defauts et que tu peu continuer à travailler avec eux et faire la darwa mais tout en respecatnt la sunnah du prophéte saw!

 

il a dit que les voyages pour les mosquées et autorisés,mais par contre il est contre la période de 40 jours ou 3 jours ou je sais pas quoi!

 

aprés ce mufty s'est adressé à ce "salafi" il lui a dit ait peur d'Allah et arret de dire que un tel groupe est egaré sans avoir de preuve solide! et assez de divergence dans la oummah

 

Wa astaghfirullah

 

Que Allah me pardonne si j'ai fais une erreur de traduction

 

Question :

Je voudrais savoir ce que vous pensez du Tablîgh (khouroûj) mis en place par Muhammad Ilyas : est-ce une innovation (bid'a) ?

Réponse :

Le Tablîgh est un mouvement fondé par Cheikh Muhammad Ilyâs dans les années 20 en Inde, mouvement qui constitue une sorte de medersa ambulante (car il enseigne les règles de base de l'islam), mouvement qui désire extraire pour quelque temps le musulman de son environnement de tous les jours pour le faire se rendre dans des mosquées ou dans des maisons de particuliers : là, ce musulman s'assoira en compagnie de ses frères, tous parleront de l'Unicité de Dieu, se rappelleront qu'il ne faut diviniser que Lui, apprendront quelques Hadîths du Prophète, se lèveront la nuit pour prier, etc. Ces frères épargneront également quelque peu de leur temps pour aller rendre visite à d'autres frères et leur rappeler la réalité et le sens de la vie. Chacun de ces frères paie lui-même ses frais.

Quel est l'objectif de ce mouvement, voici sur le sujet les propos de Cheikh Ilyâs : "Notre mouvement a pour objectif principal d'enseigner aux musulmans tout ce qui est prouvé du Prophète (sur lui la paix). Cela, c'est l'objectif principal. Quant au fait de sortir et d'aller rencontrer les frères [jawla], ce n'est que le moyen de départ devant mener à cet objectif. Et quant à l'enseignement et au rappel de la formule de foi islamique et de la prière (salât), ils représentent pour ainsi dire l'enseignement de l'alphabet par rapport à tout le cursus à apprendre..." (Malfûzât Mawlânâ Muhammad Ilyâs, – Propos de Cheikh Ilyâs, rapportés par An-Nu'manî, partie du propos n° 24).

Les sorties dans les mosquées ne sont donc que des modalités devant permettre de faciliter les choses. Aboul-Hassan Alî An-Nadwî, qui a eu l'occasion de rester en la compagnie de Cheikh Ilyâs et qui a consacré un de ses ouvrages au mouvement du Tablîgh et à la vie de son fondateur, écrit : "Cheikh Ilyâs avait, par sa longue expérience, compris qu'il est difficile, en restant dans les choses de la vie de tous les jours, d'apprendre et de se réformer. Lorsque son esprit reste occupé dans les choses quotidiennes, comment faire naître un changement dans sa vie ?" (Mawlânâ Muhammad Ilyâs aûr unkî dînî da'wat, p. 93) C'est pourquoi Cheikh Ilyas pensa qu'il était bon d'amener des musulmans à se retrouver ensemble dans un autre milieu, afin qu'ils puissent se consacrer à l'objectif voulu avec sérénité avant de revenir chez eux. Cheikh Ilyâs disait : "…Le bienfait qui est attaché au [fait de sortir de chez soi] est que l'homme peut alors sortir du milieu figé de tous les jours et se rendre dans un autre milieu, où il trouve piété et mouvement, et il trouve dans cet autre milieu de quoi développer en lui les qualités du musulman…" (Malfûzât Mawlânâ Muhammad Ilyâs, partie du propos n° 92)

 

Quant aux durées de 40 jours, etc., elles ne sont que des durées d'organisation. A l'Université Islamique de Médine, on fait bien un nombre x d'années d'études. Pourtant, cela ne figure dans aucun Hadîth du Prophète, qui a demandé d'acquérir la connaissance sans préciser la durée ni la modalités des études ! Il est d'ailleurs à noter que certains frères ne sortent que 10 jours, d'autres 20 jours, etc.

Cheikh Ilyâs disait également que le but de ce mouvement et de ces sorties est de réveiller, chez tous ceux qui sont musulmans, l'étincelle de foi qui existe dans leur cœur. Cheikh Ilyâs voulait qu'une fois cette étincelle éveillée, ils se dirigent ensuite vers les ulémas pour apprendre les règlements de l'islam, et qu'ils vivent ces règlements avec le ihsân et la tazkiyah authentiques."… Il est également évident que nos groupes de sorties ne pourront pas tout faire. Ils ne pourront, par les efforts qu'ils feront en se rendant dans différents lieux, que faire naître un réveil et un mouvement. Ayant réveillé, en un lieu donné, les gens qui étaient insouciants, ils ne pourront que rétablir le lien entre ces gens et les gens se trouvant dans le même lieu et qui pratiquaient déjà l'islam. Ils ne pourront que rétablir le lien entre ce public musulman et les gens qui se trouvent en ce lieu et qui se font du souci pour le public musulman, c'est-à-dire les ulémas, les pieux…" (Malfûzât Mawlânâ Muhammad Ilyâs, partie du propos n° 24). "Dites aux ulémas que par ces sorties des groupes du Tablîgh et par leurs efforts, on ne peut que faire naître dans le public musulman la valeur et la soif des enseignements de l'islam. On ne peut que les pousser à apprendre ces enseignements. Ensuite, pour ce qui est de les leur faire apprendre (ta'lîm) et de les former (tarbiya) en conséquence, cela ne peut se faire que par la prévenance des ulémas et des pieux…" (Malfûzât Mawlânâ Muhammad Ilyâs, partie du propos n° 212). Cheikh Ilyâs disait ainsi :

Le Tablîgh ne vise qu'à réformer les musulmans en les rapprochant des sources authentiques du Coran et des Hadîths. C'est bien pourquoi on entend toujours les frères du Tablîgh répéter : "La réussite, dans ce monde et dans l'autre, réside uniquement dans les ordres de Dieu, vécus selon la voie du Messager de Dieu" (sur lui la paix). Pour qui prend la peine de réfléchir deux secondes, cela ne veut pas dire autre chose que suivre... le Coran et la Sunna ! D'ailleurs Cheikh Ilyâs disait : "On ne doit pas me considérer comme quelqu'un de supérieur à un simple croyant. Agir selon ce que je dis simplement parce que je le dis, c'est quelque chose qui est contraire à l'islam. Ce que je dis, mesurez-le à l'aune du Coran et de la Sunna…"Malfûzât Mawlânâ Muhammad Ilyâs, propos n° 210). Cheikh Ilyâs avait écrit en substance dans une de ses épîtres qu'il voulait que soient développés "le fait de s'attacher au Coran et aux Hadîths ["al-i'tisâm bil-kitab was-sunna" est le mot exact qu'il a employé], la connaissance des paroles des Compagnons, et la connaissance de la langue arabe…" (Mawlânâ Muhammad Ilyâs aûr unkî dînî da'wat, p. 325). Que dire de plus ? (

Le Tablîgh n'est donc pas en soi une innovation (bid'a).

Il est vrai que certains savants musulmans ont émis l'avis que le mouvement du Tablîgh était une innovation (bid'a) car ne se référant pas à l'authenticité des sources (Coran et Hadîths) et aux dires des pieux prédécesseurs (as-salaf as-sâlih).
Mais j'estime que si ces savants avaient eu accès aux dires du fondateur du mouvement (qui n'ont pas, à ma connaissance, été traduits en arabe), ils auraient modifié cet avis inshâ Allâh. J'estime qu'ils n'ont dû se référer qu'à ce qu'ils ont vu et entendu de certains (j'ai bien dit "certains") frères et sœurs participant au mouvement et qu'ils ont pensé qu'il s'agissait de ce que le mouvement lui-même disait.
Car dans les faits, il est vrai qu'on entend parfois des choses étranges. Mais ces choses étranges sont liées à une compréhension partielle de certains frères et ne reflètent pas les dires du fondateur du Tablîgh. Voyez plutôt…

 

<LI>Certains frères participant au mouvement se sont mis à croire qu'il faut à tout prix sortir ce nombre x de jours. Un jour, un frère que je connais affirma qu'il serait prêt à remplacer ("faire le qadhâ") des 3 jours mensuels s'il lui arrivait de les manquer pour une cause valable. Ce fut alors un autre frère participant au mouvement qui intervint immédiatement pour rappeler que ces durées n'étaient que des modalités d'organisation et qu'il ne saurait être question de les remplacer ("qadhâ"), sous peine de tomber dans quelque chose de contraire aux principes de l'islam. D'ailleurs certains frères ne sortent que 10 jours, d'autres 20 jours, etc.
<LI>D'autres frères veulent à tout prix trouver une référence textuelle au fait de sortir quarante jours ou quatre mois ; ce faisant, ils tombent dans l'exagération ; voyez plutôt : j'ai moi-même entendu un frère dire dans un discours : "Le fait de sortir quatre mois afin d'acquérir la foi au niveau de la certitude (yaqîn) figure dans le Coran ; Dieu n'a-t-Il pas dit : "Circulez sur la terre quatre mois et vous saurez que vous ne pourrez échapper à Dieu" (Coran 9/2) ? Mes frères, voici le fondement coranique pour sortir quatre mois, suite à quoi nous aurons la certitude sur la puissance de Dieu" (fin de citation). Comment peut-on tenir des propos aussi déplacés ? Ce verset concerne en réalité les polythéistes de l'Arabie, auxquels, en l'an 9 de l'hégire, il avait été donné un délai de quatre mois (cliquez ici pour lire l'article parlant de ce verset. Pourquoi "forcer" ainsi des versets afin de les faire correspondre à ce qui relève en réalité d'une simple modalité de fonctionnement (comme nous l'avons expliqué plus haut) ?
<LI>Il est d'autres frères participant au mouvement qui se sont mis quant à eux à considérer le fait de sortir comme un objectif en soi ("je sors parce qu'il faut sortir"), oubliant l'objectif qui est de vivifier sa foi, de développer en soi les qualités du Prophète et des Compagnons, d'aller rappeler le message essentiel de l'islam aux frères éloignés, mais aussi, ensuite, d'approfondir ses connaissances selon ses possibilités (avec des savants, etc.). Il y a de cela quelques jours, un frère est venu m'inviter à sortir avec lui en Tablîgh. Je lui ai demandé pourquoi il sortait, il m'a répondu : "Parce qu'il faut sortir." Je lui ai dit : "Non, il ne faut pas sortir pour sortir. Le fait de sortir ne doit pas être considéré comme un objectif en soi, puisque le Prophète ne pratiquait pas ce genre de sortie sous cette forme. Si tu sors, il te faut le faire avec les objectifs dont parlait Cheikh Ilyâs et qui sont en fait des objectifs figurant dans le Coran et les Hadîths. Ceci est exactement comme si tu partais à l'Université Islamique de Médine : ton objectif ne doit pas être d'y partir pour partir, mais d'y partir afin d'acquérir des bases dans le domaine de la connaissance, bases correspondant à ce qui figure dans le Coran et les Hadîths." Le frère ne m'a rien répondu, mais j'ai cru voir des signes d'étonnement sur son visage. Une heure plus tard, il m'a avoué s'être rendu, juste après m'avoir parlé, auprès d'un responsable du mouvement (qui vit en Inde mais qui était alors de passage à la Réunion), lui avoir demandé son avis sur la question, et avoir reçu de ce responsable une réponse très voisine de la remarque que je lui avais faite.



A mes frères et sœurs participant au mouvement

 

A mes frères et sœurs participant au mouvement, je désire très humblement rappeler ici les 4 points suivants :

 

1) Le Tablîgh est un mouvement, ce n'est pas tout l'islam comme le disent certains. Cheikh Ilyâs a employé lui-même le terme "mouvement" (en langue urdu : "tahrîk") à propos de ce qu'il a mis en place (voir Malfûzât Mawlânâ Muhammad Ilyâs, propos n° 24, 163, 164, 179, etc.).
Ne confondez donc pas le cadre mis en place par Cheikh Ilyâs pour le bon fonctionnement du mouvement, et le cadre de l'islam. Certes, de nombreux principes sont ceux de l'islam (comme par exemple l'interdiction de gaspiller, etc.), mais il en est d'autres qui ont été mis en place uniquement pour le cadre du Tablîgh, et seulement pour que le mouvement arrive à faire participer des frères aux mentalités fort diverses. Ainsi en est-il du principe, souvent répété lors des sorties, qui dit qu'il ne faut pas aborder les divergences d'opinions juridiques existant entre différents savants musulmans.
Tant que vous êtes en sortie, tenez vous-en à cette règle, mise en place comme tant d'autres pour la bonne marche du groupe : cela évitera aux compagnons de sortie de se quereller (vu l'état d'ignorance dans lequel se trouvent les communautés musulmanes aujourd'hui). Mais sachez que débattre de divergences d'opinions juridiques n'est ni une interdiction ni une perte de temps en islam, bien au contraire. Alors quand vous verrez, hors du mouvement, des savants débattre d'avis juridiques arguments à l'appui, ne les critiquez pas en citant ce principe du Tablîgh.
Vous pouvez facilement, en réfléchissant quelque peu, trouver d'autres principes n'ayant été eux aussi mis en place que pour le bon fonctionnement du Tablîgh.

 

2) En sortant dans le mouvement, vous n'allez pas apprendre la somme de l'islam et de sa mise en pratique mais... vous allez apprendre à revivifier votre foi (yaqîn) et vous allez apprendre que "la réussite réside dans le fait d'obéir à ce que Dieu agrée en suivant la Sunna du Messager de Dieu", donc dans le fait de pratiquer le Coran et la Sunna. Mais vous n'allez pas apprendre la totalité des modalités d'application du Coran et de la Sunna. Car le mouvement ne dit rien de ces modalités, qui, elles, relèvent du droit musulman (al-fiqh). Quelles sont les dispositions du droit musulman (fiqh), les responsable du Tablîgh se contenteront de rappeler les grandes lignes. Pour ce qui est des ramifications, il vous faut, comme l'avait voulu Cheikh Ilyâs, l'apprendre auprès des ulémas et muftis de votre pays, car certains règlements peuvent changer en fonction du contexte. Il arrivera donc qu'il y ait certains points juridiques (mas'alah) où vous serez amenés à suivre des avis juridiques différents de ceux qu'ont les responsables du Tablîgh vivant en Inde ou au Pakistan (soit pour cause d'authenticité, soit pour cause de différence de contextes).


3) De même, vous allez apprendre que "la réussite réside dans le fait de pratiquer la Sunna". Sachez cependant qu'il y a, dans la Sunna, des sunna ta'abbudiyya et des sunna 'âdiyya (cliquez ici pour lire mon article sur le sujet et découvrir ce dont il s'agit). Ne pensez donc pas que tout ce que le Prophète a fait est du même niveau et que "soit on pratique toute la Sunna et on aime alors le Prophète, soit on mange sur une table et alors on n'aime pas le Prophète". Aucun reproche ne peut être fait à celui qui n'applique pas les sunna 'âdiyya, tout comme une récompense est promise inshâ Allâh auprès de Dieu pour celui qui pousse l'imitation du modèle du Messager de Dieu jusqu'à suivre ses sunna 'âdiyya. En fait il vous faut savoir que Cheikh Muhammad Ilyâs aimait, pour lui-même et pour ceux qui lui étaient proches, que l'on imite même les sunna 'âdiyya du Prophète.An-Nadwî raconte un épisode de sa vie : "Certains de ceux qui restaient à son service n'étaient à ce moment là pas présents. Il leur envoya, par l'intermédiaire de Hâdjî Abdur-Rahmân, ses recommandations écrites ; le point sur lequel il y insistait le plus était le fait de suivre la Sunna ; (il y disait) que les terminologies ("istilâh") et la classification ("taqsîm") établies par les juristes musulmans [à propos de l'ensemble de ce qui est rapporté que le Prophète l'a fait] étaient vraies et correctes, mais qu'il fallait, sur le plan de la pratique, nécessairement pratiquer ce qui était lié au Prophète (sur lui la paix)." An-Nadwî poursuit par cette observation : "L'amour pour le Prophète et la volonté de suivre son modèle étaient à un tel point chez lui ("ghalaba") que cela touchait non seulement les "'ibâdât" mais aussi les "'âdât" : son coeur voulait qu'il imite le Prophète (sur lui la paix) même dans les "'âdât" (Mawlânâ Muhammad Ilyâs aûr un kî dînî da'wat, Aboul-Hassan Alî an-Nadwî, pp. 242-243). Voilà qui permet de comprendre pourquoi le mouvement du Tablîgh est autant attaché aux sunna 'âdiyya. Cependant, on ne peut pas considérer ce qui n'est pas obligatoire comme si cela l'était. Lisez également mon article sur la tenue du musulman.


4) Ne dites pas des autres mouvements qui œuvrent eux aussi pour la réforme des musulmans et qui agissent dans le cadre du Coran et des Hadîths qu'ils sont "inutiles et que seul le Tablîgh fait le travail et l'effort de la religion". Ce n'est pas ce que Cheikh Ilyâs a enseigné. Je vous invite d'ailleurs à lire mon article Pour une meilleure compréhension entre les frères et sœurs du "Tablîgh" et les frères et sœurs de la tendance "Jeunes Musulmans".

 

Synthèse de la réponse :

 

Le Tabligh n'est pas en soi une innovation religieuse (bid'a). C'est un mouvement dont l'objectif est de former les musulmans et de les amener à s'attacher au Coran et à la Sunna.
Les frères et sœurs qui participent au mouvement ont cependant une grande responsabilité dans le fait de pouvoir eux-mêmes comprendre complètement la finalité du mouvement et ensuite le faire connaître aux autres. Pour cela ils devraient revenir à l'objectif primordial du mouvement, tel que Cheikh Ilyâs l'a défini : revivifier la foi en Dieu l'Unique, et diffuser l'idée que la réussite réside dans le fait de se référer sincèrement au Coran et à la Sunna. Mais quelles sont les modalités pratiques et détaillées pour vivre le Coran et la Sunna dans un pays donné dans une circonstance donnée, les frères et sœurs participant au mouvement devraient se référer à ce sujet aux juristes musulmans de leur pays plutôt qu'aux responsables du mouvement en Inde ou au Pakistan. Quand une majorité de personnes participant au mouvement auront réalisé cela, les choses changeront avec la permission de Dieu.

 

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

Publicité
Commentaires
Publicité
Les Discours de Cheickh Tariq Jamil
Publicité