Tabligh bida? la suite 2/4
Question : Qui doit sortir ? [Suite de la page 1]
Selon l'avis de certaines personnes[1] : uniquement l'étudiant en science religieuse et le savant[2]. Soit, on étudie d'abord puis on sort !
La science appelle vers ce qui est
haut, ce qui est élevé. Elle peut embellir l'homme et lui être utile dans
ce monde et dans l'autre, ou l'enorgueillir et le perdre dans ce monde comme
dans l'autre. Le fait d inviter au sentier d'Allah (exalté soit-Il !) les
gens n'a jamais été limité aux élèves ou gens de la Science religieuse[3]
Qu'on étudie et relise bien les paroles des Anciens !
Elle incombe, au contraire, à chaque individu de la Communauté : hommes et
femmes, jeunes, adultes, personnes âgées. Enseigner le contraire, n'est-ce
pas en fait refuser de faire revivre l'effort du Prophète Mohammad (sur lui
Prière et Paix !) ? N'est-ce pas refuser au désobéissant de revenir à l'obéissance
divine ? N'est-ce pas refuser au pécheur, à l'égarer de revenir vers Allah
(exalté soit-Il !) ? N'est-ce pas les empêcher de demander le pardon de leurs
fautes à leur Seigneur ? N'est-ce pas parler enfin dans le vide ? N'est-ce
pas ravir nos adversaires ?
Secundo : La sortie par elle-même pour bien fonctionner a besoin
de règles et de principes. Elle doit tendre vers un but bien précis. Certains
opposants ne cachent pas leur hostilité franche à ce système. Allant jusqu'à
discréditer par écrit ou publiquement le revivificateur de ce travail prophétique
et des Anciens[4].
Selon leurs prétentions et accusations gratuites, les
gens de la Transmission (tabligh)
"n'appellent ni au Coran et à la Tradition[5]
(sounnah) mais ils appellent à Ilyas. leur
cheikh au Bangladesh[6].
De plus les sorties qu'ils effectuent ne
sont pas dans le sentier d'Allah, mais plutôt dans le sentier d'Ilyas[7].
Et ce sont eux les innovateurs où qu 'ils
soient... et tous sont accrochés à leur cheich Ilyas[8]."
Le revivificateur de ce travail prophétique n'a jamais
appelé les gens à lui. Et aucune personne qui sort appelle les gens à son
sentier. Ni à s'accrocher à lui"[9].
Accusations gratuites et mensongères.
Homme simple, pieux, connaisseur de sa religion, il n'a
jamais cherché toute sa vie que l'agrément de son Seigneur et faire revivre
l'effort du Prophète Mohammad (sur lui Prière et Paix !). Qu'on étudie sa
vie et le témoignage de gens digne de foi !
Troisièmement : Quant
à la parole des détracteurs de la Transmission : « Quant
au fait de sortir dans le but de faire la Da'wa à Allah ceci revient à sortir
dans le sentier d'Allah contrairement aux sorties faites par la Jama 'a des
Tablighs. », elle n'est faite et dite que dans un but de polémiquer
sur des mots et sur leurs sens.
L'Invitation (ou da'wah) a pour but principal, rappelons-le une fois encore,
de faire revivre l'effort du Prophète Mohammad (sur lui Prière et Paix !).
Quant à la Sortie (khouroudj)
par elle-même, son but : réformer son âme, soi-même. En dépensant pour cela
une partie de son temps, de son argent personnel, de soi-même...
Inviter est une chose permanente[10].
En groupe, et selon des règles et des principes bien définis, en est une autre.
Car cela suppose une certaine contrainte et une certaine discipline à suivre
et à se conformer. Le peut-on ? C'est dur pour toute personne concernée. Pour
toute personne qui ne sait pas forcément vivre en groupe et de caractère indiscipliné
et rebelle. C'est dur pour l'homme du commun. C'est dur pour celui qui est
habitué chaque jour à donner des ordres aux autres. Maintenant il lui faut
en recevoir. C'est dur pour celui qui à l'habitude d'enseigner, car il lui
faut maintenant entendre d'autres personnes...
(à
suivre)
[1]
d'après le pamphlet.
[2] Ou
: « Par contre s'il v a un groupe
qui prêche, autre que ces derniers, formée
de gens ayant la connaissance et la science, alors que l'individu
sorte avec eux pour la Da'wa à Allah. Ou bien si l'individu possède des
connaissances et la science, qu'il sorte avec eux pour les éclairer, les
réprimander, les exhorter vers le bien, les instruire afin qu 'ils délaissent
leur Mihaj faux et qu'ils reviennent à la voie de Ahl-Sounnah wal
Jama'a » (« La Fatwa de cheikh
'Abdoul 'Aziz ibn Baz au sujet des Tahlighs. »)
Souvent si ce genre d'individus rencontrent, pour une
raison ou pour une autre, des gens de la Transmission, c'est non pour les
exhorter, pour écouter les conseils du Cheikh, mais uniquement pour les
encourager a ne plus sortir, à abandonner définitivement ce travail ! Faisant
ainsi le jeu sordide des adversaires de 1'Islam.
Ces détracteurs, eux-mêmes issus du milieu intellectuel,
estudiantin ou affilié à des groupuscules divers, vont porter tous leurs
efforts auprès de jeunes, ignorants, et fraîchement retournés à leur religion,
voire d'adultes.
Leur but : Au nom de l'instruction, semer le doute dans
leur coeur. Puis quand celui-ci commence à germer, leur démontrer que leur
action n'est que pure folie, perte de temps et égarement ! Ils sèmeront
le doute concernant également l'Ecole à suivre, le hadice à lire. etc. Or,
celui qui vit dans le doute devient très vite, pour eux. une proie facile...
[3] Pour Al-Fawzan,
tout cela est limité. Qu'on juge : De
même, parmi les critères que le prêcheur devra remplir, il y a la science...
C'est-à-dire avec science, car le prêcheur doit connaître ce à quoi il appelle,
s'il s'agit de l'obligation, de la recommandation, de l'illicite, du détestable,
et il doit savoir ce qu'est le polithéisme (Chirk), le péché, la mécréance,
la perversité, la désobéissance, et il doit connaître les étapes de la réprobation
et de la manière de le faire.
Donc le Khourouj qui détourne de la quête de
la science est nulle car la quête de la science est une obligation et ceci
ne peut se réaliser que par l'apprentissage et non par l'illumination, ceci
étant purement superstition de la part des soufis égarés.
En effet, oeuvrer sans science est égarement,
et espérer obtenir la science sans l'apprendre est une fausse illusion.
(Extrait du livre « 3 conférences autour
de la science et de la Da'wa »). [fin de citation].
Si cet homme avait connu réellement qui sont ces gens
qui sortent, il se garderait de parler ainsi. De plus, ce genre de critères
avancé doit concerné surtout, et en premier lieu : le prêcheur pour le licite
et l'illicite. Car il a nécessairement besoin de l'ensemble de ses critères.
Mais sortir pour ces gens ne signifie nullement qu'ils se détournent ou
détournent les gens en quête de la science ! Dire le contraire, c'est chercher
la polémique.
[4] Une question
posée (voir le pamphlet) à Cheikh Salih ibn Fawzan Al-Fawzan : ...Ne
pensez-vous donc pas, cheikh, que celui qui sort dans le Sentier d'Allah
se doit d'être armé pour affronter les gens et d'autant qu'en Asie de l'Est
[soit les gens des Indes = Inde, Pakistan. Bangladesh. Afghanistan), ils
combattent le revivificateur de la Da 'wa le cheikh Mouhammad ibn
'AbdilWahhab.
Les gens de la Transmission n'ont pas l'habitude
de prendre position dans ce genre de débat. En effet, dans d'autres pays,
exemple l'Egypte, ce titre est déclamer par les suivants de Hassen al-Banna
qui s'opposait à la tendance des régimes politiques soumis à se séculariser.
Il fut assassiné en 1949. Il fondera en 1929, l'organisation politique :
les Frères musulmans. D'autres personnes peuvent revendiquer ce titre. Pourquoi
vouloir chercher coûte que coûte l'affrontement ? Encore une fois essayons
de comprendre que le Da'wa est une chose, la Politique, une autre chose.
Sinon on risque de tomber dans un problème de tendance et de politique...
[5] Il s'agit
pas d'inviter seulement les gens, au cours de débats ou de conférences (comme
c'est trop souvent le cas), à la Tradition (sounnah) ; il faut surtout la
pratiquer soi-même. Et dans ce domaine, les gens de la Transmission, à notre
époque, semble bien être les premiers, voire être des pionniers dans ce
domaine. Ce qui exaspère d'ailleurs plus d'un, notamment dans notre pays
!
Quant au but à poursuivre, il n'est pas de savoir s'il
faut ou non manger à notre époque avec une fourchette ou une cuillère comme
font les gens du monde biblique ou avec des baguettes comme font le monde
asiatique bouddhiste. Le but est de savoir comment, à travers la Tradition,
passer d'un esprit individualiste, pro-nationaliste, de clan, à un esprit
de Communauté (oummah). Seul moyen réel de nous unir entre nous (le
blanc comme l'homme de couleur, le berbère comme le français, l'africain
comme l'arabe, etc.). D'où la recherche permanente de calquer ainsi notre
vie, notre mode de vie et notre culture de tous les jours ; sur le mode
de pensée et le modèle de vie enseigné par le Sceau de la Prophétie, le
Prophète Mohammad (sur lui Prière et Paix!).
Or, le chemin à faire dans ce domaine est encore long.
Car il faut pour cela expliquer, dissuader, convaincre des gens souvent
fascinés par la culture et l'évolution de la mode, des moeurs de l'Europe
et du milieu dans lequel ils vivent. Du milieu souvent hostile à la Religion,
et notamment à tout ce qui s'appelle Tradition (sounnah).
[6] On peut
se demander d'où cette personne tient pareille information. Cette personne
était originaire de l'Inde non du Bangladesh. On retrouve cette anomalie
dans ce pamphlet concernant un certain Sa'd al Houçayyne, président
prétendu de la Jama 'a des Tablighs en
Inde ou au Pakistan ? Il n'y a pas, au sein de ce mouvement de
Président. Ceci est l'apanage des associations. Et, ce mouvement n'a rien
a voir avec le domaine associatif. Il est et fait partie intégrante de l'Islam
traditionnel. De même, cette sollicitation
d'aide à sa majesté le roi de la part
de gens comme Mouhammad 'AbdelHamid el Qadiri. Chah Ahmad Nourani, 'Abdous-Salam
al Qadiri et Saad Ahmed Dahlawi dans
le projet de leur association qu 'ils ont appelé « La faculté islamique
de la Da'wa et du Tabligh, et de même les trois petits livres accompagnant
leur lettre... ? (Date : 1382, soit datant de 40 ans !). Il n'est
pas dans les principes de ce travail de demander de l'argent à quiconque.
Et encore moins à de telles personnalités. De plus. ces demandeurs veulent
créer « La faculté islamique de la Da'wa et du Tahligh » ! Or. de tels organismes,
bien que portant ces noms, n'ont rien à voir de près ou de loin. avec les
gens de la Transmission. Là encore on semble leur coller une étiquette,
volontairement ou involontairement, qui n'est pas la leur ! Il est vrai
que depuis l'apparition de la Transmission (Tahligh}.
on a vu ça et là apparaître une multitude d'associations à travers le monde,
ou d'organismes, ou de "librairies, maisons d'éditions, ou de Mosquées.
d'Ecoles, etc.. porter ou revendiquer ces noms ; Da'wa. Tahligh.
etc. Certains gouvernements, ce qui est leur droit, ont même une section,
un ministère portant ces noms.
Enfin, et contrairement à d'autres organismes, regroupements,
etc., la Transmission (Tabligh) n'a pas et n'édite pas de livres sur la Transmission.
Les seuls ouvrages lus dans les cercles d'enseignement (ta'lim)
sont : La Vie des Compagnons (hayat
sahahah, de Cheikh Youssouf,
fils de Cheikh Iliyas) et Les Jardins de la Piété (riyad
salihin) de l'Imam Nowavvî.
A cela, il faut ajouter (parmi les étrangers (non-arabes)), les ouvrages
du Cheikh du Hadice. Cheikh Zakariya (qu'Allah leur fasse miséricorde !).
La vente de cassettes, d'ouvrages portant l'étiquette
gens de la Transmission ou se rattachant aux discours tenus dans telles
ou telles assemblées ou à telle occasion, tout cela se relève d'une oeuvre
individuelle de gens qui voient à travers cela, un bon moyen pour faire
prospérer leur commerce ou de voir étendre leur renommée...
Les critiques des adversaires de la Transmission ont
toujours été autour de ce sujet. Pourquoi n'éditez-vous pas des ouvrages
pour mieux faire comprendre votre travail aux gens ? La réponse : Nos Anciens
avaient le Coran et les paroles de leur maître bien aimé, le prophète Mohammad
(sur lui Prière et Paix !) dans leurs coeurs, non dans des maisons d'éditions
ou dans des cassettes, etc., comme tel est trop souvent le cas à notre époque
! C'était la leur force. Secundo : Contrairement à d'autres organismes,
les gens de la Transmission n'ont pas d'ouvrages particulier à recommander.
Le soin est laissé à chacun pour contacter les Savants de leur choix dans
ce domaine.
Nous savons tous, par contre, que certains groupements
ont une autre ligne de conduite qui recommande à leurs disciples, comme
tafsîr — ibn Kathîr —, comme cheikh, un tel et un tel, comme ouvrages à
lire, tel ou tel ouvrage écrit de la main d'un des leurs, etc. Tel
n'est pas le cas et la voie des gens de la Transmission !
[7] Voir en
langue arabe : « Fatawa wa rassa-il
», d"Adour-Razzaq 'Afifi. Vol. 1 p. 174. Homme farouchement opposé
aux gens de la Transmission (tabligh).
[8]
L'auteur de ces propos parle avec ironie. Pour lui, cet homme est leur cheikh,
et non le sien !
[9]
II les a tous appelés à s'accrocher à leur divin Créateur non à Sa créature.
[10] On a
dit : En effet, pour faire la Da 'wa à Allah, c 'est le savant qui doit sortir...
(AlBany). C'est nullement
une condition. La condition, appelons-le, est uniquement exigée pour ce
qui concerne le licite et l'illicite. Le Bien et le Mal. Car tout cela peut
toucher des questions relevant du Droit et de la Jurisprudence. Et d'ajouter
: quant à ceux qui sortent avec eux il
leur incombe de rester dans leur pays et d'apprendre la science dans leurs
mosquées jusqu'à que parmi eux se forment des savants qui prendront leur
rôle dans la Da'wa à Allah.
Cet individu semble peu connaître l'état des mosquées
à travers le monde. Si certaines possèdent ce genre de cours, pour d'autres,
il n'en est rien. Secundo : Pour former un homme de science, il faut un
minimum de 10 ans. Et après cela, nous n'avons aucune preuve formelle qu'il
mettra en pratique ce qu'il a appris. Sa situation peut faire qu'il se tourne,
pour lui, vers d'autres débouchés plus lucratifs comme : le commerce, travailler
en usine, etc. Ce genre de problème s'est plus d'une fois présenté, en cours
d'études comme en fin d'études...
Conclusion : tout cela peut rester en fait qu'un voeu
pieux. Et le résultat peu convaincant d'autant qu'actuellement les faiseurs
de leçons se refusent de sortir tant que leur minhaj
à eux ne sera pas pris en considération ?!
En quoi consiste-t-il exactement ? Vous devez affirmer clairement
que vous suivrez notre Ecole de Tawhid et notre Ecole juridique. Soit que
vous serez « ghuyr
mouqallidin ». « non-adhérents
» et que vous vous considérerez de ce fait comme non membre de quelque Ecole
que ce soit. Secundo : même chose touchant le soufisme... Enfin votre allégeance
à notre Cheikh (ou nos Cheikhs) ne doit faire aucun doute...
Ce genre d'invitation peut perdurer éternellement. Chacun
campant sur ces positions. Et en attendant, qu'elle sera l'état de la Communauté
dans le monde ? Survivra-t-elle à ce tremblement de terre ?
Et enfin : et ce, car leur
Da'wa a pour principe de tout ramasser puis d'instruire, seulement ces gens
n 'ont aucune connaissance, il s'est écoulé plus d'un demi-siècle, sans
qu 'aucun savant ne naisse en leur sein. Alors que nous, nous disons : «
Instruis, puis réunis », afin que le regroupement soit fondés sur des hases
ne comportant aucun désaccord ! [fin de citation].
Désaccord, il risque d'y en avoir. Car ces beaux parleurs
sont des théoriciens de bans d'école, nullement des hommes de terrain. D'hommes
sur le tas. Secundo : En compagnie de gens instruits, on peut apprendre.
Mais le principe de l'Invitation n'est nullement de réunir un maximum de
gens, puis d'instruire : Mais de responsabiliser les gens. Et de leur
faire comprendre que pas de succès ou de salut pour eux, dans ce monde comme
dans l'autre, excepté dans le sentier du Prophète Mohammad (sur lui Prière
et Paix !). Toute invitation est fausse, excepté celle dans son sentier.
Troisièmement : Plus d'un demi-siècle s'est passé, et le nombre des Savants
et étudiants n'a cessé d'augmenter. S'il n'a pas augmenté au sein même du
monde arabe, tel n'est pas le cas des étrangers. D'autant que le but n'est
pas de faire des « Savants » du Tabligh. mais des « Savants » tout court.
Car si tel n'est pas le cas, demain le monde de la science risque d'avoir
de sérieux problèmes. Car comment réunir un monde fait de « Savants » se
réclamant de tel groupe, d'autres, de tel groupe, etc. ? En Egypte, on est,
à notre époque, pour ce genre de chose. Un peu comme en justice, on l'on
trouve des spécialistes en droit romain, d'autres en droit civil, etc. Certains
aimeraient bien faire pareil avec les Savants religieux.
Résultat, en posant une question simple à un Savant
religieux de ce type d'enseignement, on risque de s'apercevoir très vite
de son incapacité à vous répondre ! La Science religieuse est un tout. Elle
embrasse de nombreuses disciplines. Et le rôle du Savant est d'être toujours
et en permanence au-dessus de ces querelles intestinales. Loin de la Politique
et de la compagnie des gens...